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Page:Aristophane - Lysistrata (trad. Raoul Vèze), 1928.djvu/56

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pied de ma femme, qui est très sensible ; viens donc vers midi, tu l’élargiras pour qu’elle soit plus à son aise. » Et voilà le résultat : moi, un magistrat, au moment où j’ai besoin d’argent pour payer des rameurs que j’ai embauchés, je trouve les portes de la citadelle barrées par les femmes. Mais il ne sert de rien de rester là à bavarder ; qu’on m’apporte des barres de fer pour réprimer l’insolence des conspiratrices. Eh bien, toi, l’archer, tu as l’air idiot. Tu regardes de tous les côtés comme si tu cherchais un cabaret. Allons, approchez les barres des portes pour les enfoncer ; je vais vous aider.


LYSISTRATA

N’enfoncez rien, je sors, je viens à vous. Pourquoi des barres de fer ? Ce n’est pas cela qu’il faut, mais du bon sens.

LE MAGISTRAT

Te voilà, la plus coquine des femmes ! Où est l’archer ? Qu’on la saisisse et qu’on lui lie les mains dans le dos.

LYSISTRATA

J’en atteste Artémis, le premier qui portera la main sur moi, fût-il agent de la force publique, il lui en cuira.