Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE HÉRAUT.

C’est une verge Laconienne.

LE MAGISTRAT.

Laissons-là cette verge Laconienne. Je sais ce qu’il en est. Mais, dis-moi, comment vont les affaires à Lacédémone ?

LE HÉRAUT.

A Lacédémone, tout est en l’air ; tous les alliés sont aussi en l’air. Il leur faut une Pellène[1].

LE MAGISTRAT.

D’où vous est venu ce fléau ? Serait-ce de Pan ?

LE HÉRAUT.

Non. Lampito en est seule la première cause ; puis les autres femmes Spartiates ensemble, qui, d’un commun accord, excluent leurs maris de leurs lits.

LE MAGISTRAT.

En quel état êtes-vous donc ?

LE HÉRAUT.

Nous pâtissons, nous marchons dans les rues tout courbés, comme si nous portions des lanternes, et les femmes ne nous permettent pas même de les toucher avant que nous ayons tous consenti à donner la paix à la Grèce.

LE MAGISTRAT.

Ah, de toutes parts, les femmes ont pris ce parti. J’entends maintenant. Allez vite dire chez vous qu’ils envoient ici des plénipotentiaires pour traiter de la paix ; pour moi, je vais engager le sénat à en envoyer d’ici, en leur montrant dans quel état je suis.

  1. Nom d’une ville d’Achaïe et d’une courtisane.