Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/322

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ceux que nous connaissons pour être de bonne famille, modestes, honnêtes, gens de bien et de probité, formés aux exercices, à la danse et à la musique, nous les traitons de la manière la plus indigne, et nous trouvons bons à tout des nouveaux-venus, des gueux, des étrangers, des esclaves, de mauvaise conduite et de mauvaise race, qu’on daignerait à peine regarder, pour en faire des victimes expiatoires. Maintenant donc au moins, ô insensés, changez. cette méthode perverse, servez-vous de nouveau des gens de bien. Si vous réussissez, on vous en louera. Si les choses tournent mal, vos peines seront adoucies par l’idée que vous serez tombés en gens de cœur.


ÉAQUE, UN ESCLAVE, XANTHIAS.
Éaque.

Par Jupiter, ton maître me paraît un bien brave homme.

Xanthias.

Et comment ne le serait-il pas, lui qui ne sait que boire et faire l’amour ?

Éaque.

N’est-il pas étonnant qu’il ne t’ait pas fustigé lorsque tu as été manifestement convaincu de mensonge, toi qui, quoique esclave, te faisais passer pour maître ?

Xanthias.

Il eût donc pleuré !

Éaque.

Tu as répondu là d’une manière digne d’un esclave, et j’aime assez à en réduire là mon maître.

Xanthias.

Tu aimes assez cela, dis-tu ?