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Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/351

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Euripide.

Attends, laisse-moi réciter le vers tout entier. « Énée ayant un jour dans les champs fait une abondante récolte, offrant les prémices aux dieux… »

Eschyle.

A perdu sa peine.

Bacchus.

Au milieu d’un sacrifice ? Comment cela peut-il être ?

Euripide.

Laisse-le, mon ami ; qu’il applique à celui-ci : Jupiter, comme on le sait de la bouche de la vérité

Bacchus.

Il te confondra ; il dira encore : a perdu sa peine. Ce refrain tient comme une teigne à tes prologues ; mais, au nom des dieux, passe à ses chœurs.

Euripide.

Oh, je peux démontrer que c’est un triste compositeur de chœurs et qu’il s’y répète souvent.

Le chœur.

À quoi tout cela aboutira-t-il donc ? Je suis vraiment tourmenté de savoir ce qu’on peut trouver à redire dans un poète qui a fait beaucoup plus de vers et de bien meilleurs que tous ceux qu’on nous fait aujourd’hui. Je ne sais ce que celui-ci va reprocher à ce roi des fêtes de Bacchus, et je tremble pour lui.

Euripide.

Oui, de merveilleux vers ! C’est ce qu’on va voir. Je vais réunir tous ses chœurs en un seul.

Bacchus.

Et moi, je les compterai avec ces petites pierres.