Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/461

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autrefois, parce qu’un jour, étant entré dans une maison et y ayant tout trouvé sous clef, il ne put rien emporter. Alors il a appelé peur ma prévoyance.

CHRÉMYLE.

Oh ça ! ne te mets donc point en peine. Car si tu te montres empressé pour nos intérêts, je ferai assurément que tu auras la vue plus perçante que Lyncée[1].

PLUTUS.

Et comment pourrais-tu le faire, toi qui n’es qu’un mortel ?

CHRÉMYLE.

J’ai bonne espérance de ce qu’Apollon m’a dit, en agitant son laurier.

PLUTUS.

Est-ce qu’Apollon est du secret ?

CHRÉMYLE.

Oui, je te dis.

PLUTUS.

Prends garde !

CHRÉMYLE.

N’aie point peur ; car, sache-le bien, je prétends moi-même en venir à bout, quand j’en devrais mourir.

CARION.

Et moi, je prétends aussi être de la partie.

CHRÉMYLE.

Oh ! il y aura bien d’autres gens disposés à nous aider, qui, tous, pleins de probité, n’ont pas de quoi vivre.

PLUTUS.

Aïe ! tu me parles là d’un pauvre secours !

  1. Lyncée, un des Argonautes, renommé pour sa vue perçante.