Page:Aristophane - Théâtre 1889 tome 2.djvu/469

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CHRÉMYLE.

Comment, rien de bon ?

BLEPSIDÈME.

Parbleu, tu as, peut-être, dérobé dans ce temple l’or ou l’argent du dieu, et maintenant tu t’en repens.

CHRÉMYLE.

Oh ! par Apollon le préservateur ! Non, je n’ai rien volé.

BLEPSIDÈME.

Ne badine point, mon ami, car je sais tout et fort bien.

CHRÉMYLE.

Ne va pas me soupçonner d’une si noire action.

BLEPSIDÈME.

Grands dieux ! Comme il n’y a personne de sage ! Tout le monde se laisse vaincre par l’amour du gain.

CHRÉMYLE.

Par Cérès, je crois que tu perds l’esprit.

BLEPSIDÈME.

Vois combien il est changé !

CHRÉMYLE.

Hé ! mon brave, tu es fou, j’en jure par le ciel.

BLEPSIDÈME.

Aussi n’a-t-il pas l’air tranquille et ses yeux égarés ne témoignent que trop qu’il a fait quelque méchant coup.

CHRÉMYLE.

Oh, je vois bien pourquoi tu dis toutes ces sottises : tu veux que j’aie fait quelque vol, afin d’en avoir ta part.