Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/17

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Talon, son éditeur, l’ont déjà remarqué, que le père de la logique, l’auteur de l’Organon, soit le seul à peu près qui n’ait pas touché ce point de discussion. Il n’a nulle part défini la logique, dans les ouvrages qui nous sont parvenus, négligeant cette question spéciale, du moins sous la forme où elle a été plus tard si souvent débattue. « Preuve nouvelle, dira-t-on : si cette question était si grave, Aristote ne l’eût pas omise. » Mais cette objection n’est que spécieuse. Aristote a beaucoup mieux fait que de définir la logique, que de vouloir déterminer son étendue, par les limites toujours contestables d’une définition. Il a marqué ces limites d’une manière éternelle par les ouvrages qu’il nous a laissés. Une définition, quelles qu’en eussent été la justesse et la compréhension, n’aurait pas si bien fait. Aristote a tracé en caractères ineffaçables la nature et la circonscription de la logique : et ces caractères sont clairement écrits dans les Catégories, l’Herméneia et les Analytiques. Il a fait la part admirablement exacte de la science et de l’art, de la théorie et de la pratique. Il n’a pas, si l’on veut, épuisé complétement l’une et l’autre ; mais il les a si nettement distinguées qu’il n’est presque plus possible de les confondre. La dialectique et la sophistique appartiennent à l’art, loyal ou frauduleux, de même que les quatre