Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/21

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science bien faite, et qu’elle a dès longtemps distingué son objet de façon à ne plus s’y méprendre.

Cet objet, quel est-il donc ? Devons-nous répondre avec Kant, que la logique est la science des lois nécessaires de l’entendement et de la raison en général, ou avec Kant encore et M. Hamilton, la science des lois formelles de la pensée ? La logique est bien cela, si l’on veut. Mais les lois nécessaires, les lois formelles de l’entendement, de la pensée, c’est une expression bien étendue, bien vague. Il y a des lois nécessaires de l’entendement ailleurs que dans la logique : la métaphysique en étudie quelques-unes, la psychologie en étudie d’autres ; et Kant s’efforce avec le plus grand soin de distinguer la logique de toutes deux, en quoi l’on ne peut que l’approuver. Parler des lois nécessaires, ce n’est pas assez dire, ou plutôt c’est dire trop. Oui, les lois que la logique étudie sont nécessaires : mais elles ne sont pas les seules à l’être dans l’entendement. Oui, l’entendement et la raison ont des lois nécessaires, mais la logique ne les étudie pas toutes sans exception. Quant aux lois formelles de la raison, il n’est guère plus facile de bien comprendre et de justifier cette définition. Sans doute la logique ne s’occupe que de la forme ; elle ne s’occupe pas de la matière de la pensée. Mais