Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/22

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ces lois formelles peuvent s’étendre elles-mêmes à plus ou moins d’objets. Aristote, pas plu que M. Hamilton, n’entendait faire entrer la matière de la pensée dans la logique ; il entendait tout aussi bien que lui ne rechercher que des lois formelles. Et pourtant, Aristote a compris dans la logique des parties que M. Hamilton en exclut impitoyablement ; car il n’est pas un des six traités de ce grand système qui trouve grâce devant sa critique ; et l’on pourrait conclure, comme le philosophe écossais n’hésite point à le faire, qu’Aristote a connu l’objet de la logique beaucoup moins bien que la plupart de ses successeurs. Parler des lois formelles de la pensée, ce n’est donc pas désigner très-nettement l’objet de la logique. Pour l’auteur du Criticisme, les lois formelles de la pensée seraient tout aussi différentes de celles de M. Hamilton, que pourraient l’être celles de l’auteur de l’Organon.

En ceci, c’est encore Aristote qu’il faut consulter ; c’est lui encore qui, sur ce point, a tout avantage. Écoutez comment il s’exprime en commençant les Analytiques : « D’abord nous dirons le sujet et le but de cette étude : le sujet, c’est la démonstration ; le but, c’est la science démontrée. » La démonstration, tel est donc le résultat final que poursuit la théorie ; la science