Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/23

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inébranlablement assise sur la démonstration, voilà ce qu’elle obtient. Il n’en faut pas davantage à l’esprit humain ; il ne peut pas en demander plus à la logique : et c’est la grande promesse que l’Organon lui a religieusement tenue. La science démontrée est une science éternelle, Aristote l’a dit, et les mathématiques le prouvent avec pleine évidence. Que faudrait-il de plus aux désirs de l’homme ? L’éternité peut entrer dans ses conceptions ; et s’il n’a point la vérité tout entière, la portion du moins qu’il en a, démontrée parce qu’elle est éternelle, rattache indissolublement son esprit à tout ce que son esprit peut concevoir et rêver de plus grand. À cette question : quel est l’objet de la logique ? Aristote répond : c’est la démonstration. Approfondissez cette réponse, et vous verrez sans peine qu’il n’y en a ni de plus simple, ni de plus vraie. Ramus, malgré son argumentation ardente et prolongée, n’a pu le moins du monde l’ébranler, loin de la détruire. (Ramus, Scholæ dialecticæ, liv. 2, ch. 5.)

Il ne peut pas d’abord subsister ici la moindre équivoque. On sait, aussi clairement qu’il est possible de savoir, ce que c’est que la démonstration. Si la composition même du mot n’en donnait le sens le plus manifeste et le plus intelligible, on pourrait recourir aux définitions aussi