Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/37

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formes qu’il lui faut toujours adopter. Sans la psychologie, sans la logique, sans la métaphysique, elles ne seraient pas ; et elles ne connaissent cependant ni l’ontologie, ni la logique, ni la psychologie. Elles s’effraieraient presque de les connaître. Cette ignorance et cette répulsion n’ont rien qui nous doive étonner. Il faut que les sciences particulières suivent l’instinct qui mène l’intelligence ; il faut qu’elles lui obéissent sans réflexion, sous peine de rester en route et de manquer à ce qu’on attend d’elles. La réflexion n’appartient qu’à la philosophie, qui d’ailleurs ne la garde point pour elle seule, et qui, dans une certaine mesure, la communique, en se communiquant elle-même, à tous les degrés, infimes ou supérieurs, de l’intelligence et de la pensée.

De ces trois éléments de toute science, logique, psychologie, métaphysique, les deux derniers disparaissent en général presque complétement des sciences particulières. La logique au contraire y conserve toujours des traces évidentes qui la révèlent. D’où vient cette différence ? et pourquoi de trois éléments, qui sont indispensables à titre égal, deux restent-ils dans l’ombre, tandis que l’autre se produit, si ce n’est dans toute sa lumière, assez clairement du moins pour qu’on ne puisse le méconnaître ? C’est que