Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/36

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encore aux lois de la métaphysique. Mais une méthode sage et éclairée saura bien empêcher que la psychologie ne se confonde avec la logique, et ne la dénature, comme Kant l’a si bien dit. Elle ne sera pas moins circonspecte à l’égard de la métaphysique. Mais aussi parce qu’elle sera sage, elle devra faire la part de l’une et de l’autre, dans leurs rapports avec la logique, dont ni l’une ni l’autre ne peut être totalement séparée.

De cette union évidente de la logique, de la psychologie et de la métaphysique, il ressort cette très-grave conséquence, que toutes trois passent nécessairement, à un certain degré, dans le domaine de toutes les sciences inférieures. Toute science, à quelque rang qu’on la place d’après l’objet même dont elle s’occupe, ne peut être qu’à ces trois conditions : elle est faite par l’esprit ; elle revêt une certaine forme ; elle étudie un certain être. Les sciences particulières ne s’inquiètent en rien de ces trois conditions de leur existence. Elles ne voient pas qu’en observant l’être même qui leur donne leur appellation propre, elles étudient en partie aussi les lois universelles de l’être, réfléchies sous l’angle de celui-là, quelque étroit que cet angle puisse sembler. Elles ne voient pas que l’esprit qui observe, apporte avec lui les lois qui lui sont essentielles, les