Page:Aristote (trad. Barthélemy-Saint-Hilaire) - Logique, tome 1, Ladrange, 1844.djvu/40

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à ses chères mathématiques. C’est Leibnitz qui a pleine raison, quand il dit contrairement à Pascal. « La logique des géomètres est une extension ou promotion particulière de la logique générale. » Les mathématiques empruntent donc la puissance de leur forme à la logique, loin de la lui donner. Mais les mathématiques, si elles doivent tant à la logique, ne sont pas les seules à lui devoir. Toutes les sciences se rattachent à elle ; toutes lui empruntent, dans la mesure de leur objet et de leurs forces, des expositions, des démonstrations plus ou moins régulières, qu’elle seule inspire et soutient. Quand elles ont à se défendre contre des attaques que suscitent souvent leurs guerres intestines, elles trahissent bien plus clairement encore les secours qu’elles demandent à la logique. La polémique des sciences révèle plus nettement le procédé qu’elles suivent ; mais ce procédé, que la polémique met au jour, l’avait devancée ; et pour être auparavant moins visible, il n’en était pas moins réel.

Au-dessous des sciences, les arts obéissent tout comme elles à la logique. On n’entend même point ici parler de la rhétorique où cela est de pleine évidence ; mais la poésie, toute libre qu’elle paraît, quels que soient son enthousiasme et son essor, ne peut pas plus se soustraire à ce joug bien-