Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/69

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qu’après lui les siècles ne produisent rien, en dehors ou à côté de son œuvre.

Jetons un coup d’œil, pour nous en convaincre, sur ses devanciers et ses contemporains, y compris son maître Platon ; et voyons ce qu’ils ont pu lui fournir.

Ici, et puisque l’occasion s’en présente, disons de nouveau combien sont fausses et iniques les accusations de Bacon, calomniant Aristote, dont il fait l’assassin de ses frères, les autres philosophes : « Il a étouffé leur gloire, dit Bacon, de même que les Sultans de Constantinople se débarrassaient jadis des frères qui portaient ombrage à leur pouvoir. » Aristote est si loin de cette basse jalousie qu’il a nommé ses prédécesseurs en foule, dans ses ouvrages zoologiques, aussi bien que dans tous ses autres ouvrages. Il a même tiré de l’oubli des noms qui sans lui nous seraient restés absolument ignorés. Qui connaîtrait Syennésis de Chypre, par exemple, et Léophane, sans la citation faite par Aristote, d’un écrit du premier sur le système des veines, et d’une théorie du second sur les causes de la différence des sexes ? Alcméon de Crotone, Empédocle, Anaxagore, Parménide, Diogène d’Apollonie, Hé-