Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/71

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est prêt à se fier aux autres aussi bien qu’à lui-même. Mais c’est aux philosophes et aux médecins qu’il s’adresse plus particulièrement, parce que leurs études et les siennes sont communes.

Pythagore ne semble pas s’être occupé de zoologie ; mais, dans son école, Alcméon de Crotone, un peu plus jeune que lui, comme nous l’apprend Aristote dans sa Métaphysique, passe pour être le premier qui ait osé faire des dissections. C’était une rare audace dans ces temps reculés ; aujourd’hui même, c’en est encore une pour bien des gens, et aussi pour des nations entières, où cette application de la science, quelque nécessaire qu’elle soit, inspire une insurmontable répugnance. Alcméon était médecin ; et son art le menait tout naturellement à étudier les animaux après l’homme. Mais il ne semble pas que ses connaissances zoologiques fussent très profondes. Aristote, qui avait écrit un traité spécial sur les doctrines d’Alcméon, a dû réfuter quelques-unes de ses théories, qui sont en effet insoutenables. Ainsi, il prétendait que les chèvres respirent par les oreilles, et il trouvait que, dans l’œuf des oiseaux, le blanc jouait le même rôle que le lait dans les