Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tion recueillie par Pline sur la générosité d’Alexandre, dépensant des sommes immenses pour procurer à son maître tous les animaux des contrées conquises par lui. Alexandre aurait été le collaborateur d’Aristote, en lui facilitant ses investigations d’histoire naturelle. On peut croire sans peine qu’Alexandre était capable de donner à la science cette protection éclairée, et l’on a raison de l’attendre de lui, quand on se rappelle que, dans le sac de Thèbes, prise d’assaut, il épargnait la seule maison de Pindare, et qu’après la victoire d’Arbelles, il réservait la cassette de Darius à l’Iliade d’Homère.

Mais en admettant même que la tradition ne se trompe point, elle ne serait pas encore satisfaisante ; elle ne résout pas la question posée. Sans parler des difficultés, presque insurmontables, même de nos jours, qu’aurait dû rencontrer le transport de tant de bêtes vivantes ou mortes, à de telles distances ; sans parler de ces difficultés d’un autre ordre qu’Aristote aurait eues à les recevoir et à les garder pour ses études, il ne suffisait pas de ces collections, quelque riches qu’on les suppose, quelque régulières qu’elles aient pu être, sous la main d’un homme qui, le