Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/102

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XGii PRÉFACE.

cl Gorgias, prennent tout cela pour des contes de vieille femme et n'en font aucun cas. Parce que la tradition populaii^, écho assez obscur de la con- science humaine, leur présente des fables puériles, ils rejettent avec elle les grands principes qu'elle voile sous des allégories. 11 est probable que de nos jours le scepticisme n'est guère moins répandu qu'au temps des Sophistes. Mais on peut répondre aux Calliclès de notre temps ce que Socrate répondait à ses contradicteurs : « Vous n'auriez droit de ne tenir ') aucun compte de ces préjugés de la foule que si, « après bien des recherches, vous pouviez trouver » quelque chose de meilleur et de plus vrai. En » attendant, vous ne sauriez nous prouver qu'on " doive mener une autre vie que celle qui nous sera " utile, quand nous serons là-bas. H nous faut suivre » la route qui conduit au bonheur et pendant la vie " et après la mort ; et le meilleur parti à prendre est " de vivre et de mourir dans la culture de la justice » et de la vertu \ »

Nous pouvons ajouter avec Socrate qu'il n'y a rien de plus important pour l'homme que d'avoir sur ces problèmes des idées justes ; car c'est de là que

��(1) l'iatoii, Gorgias, pages ZiOô, /lil ; Lois, Vîl. hO; X, 220: ru'pitl'li.jur, X, 26G.

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