Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1033

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détruisent le courage ; car ce sont toujours des craintes qui produisent en nous ces sentiments divers. Même observation sur les autres vertus.


CHAPITRE VI.

§ 1. L’excès et le défaut ne sont pas d’ailleurs les seules limites qu’on puisse donner à la vertu ; on peut la limiter et la déterminer encore par la douleur et le plaisir. Souvent c’est le plaisir qui nous pousse au mal, comme la douleur nous empêche souvent de faire le bien ; en un mot, on ne saurait trouver en aucun cas, ni la vertu, ni le vice, sans qu’il n’y ait en même temps peine ou plaisir.

§ 2. Ainsi, la vertu se rapporte aux plaisirs et aux douleurs ; et voici d’où la vertu morale tire le nom qui la désigne, si toutefois l’on peut prétendre dans la lettre même d’un mot découvrir la vérité, et y trouver ce qu’elle est réellement, moyen qui peut-être n’est pas plus mauvais