Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1034

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qu'un autre. Le moral, qui se dit dans la langue grecque éthos, par un é long, est ainsi dénommé de l'habitude qui se dit éthos, par un é bref ; et la morale, éthiké, ne s'appelle ainsi en grec que parce qu'elle résulte d'habitudes ou de moeurs, éthidzesthai.

§ 3. Ceci doit encore nous montrer clairement qu'aucune des vertus de la partie irraisonnable de l'âme ne nous est innée par l'action seule de la nature. Il n'y a pas une chose de nature qui puisse, par l'habitude, devenir autre qu'elle n'est. Ainsi, par exemple, la pierre et en général tous les corps pesants, tous les graves sont naturellement portés en bas. On a donc beau jeter une pierre en l'air et l'habituer en quelque sorte à y monter, elle n'ira pas pour cela jamais d'elle même en haut; elle ira toujours en bas. Et de même pour tous les autres cas de ce genre. [modifier] Chapitre 7

§