Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/107

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PRÉFACE. xcvir

Mais IWme, ralîachée à l'intelligence inGnie par son goût pour la vérité, s'y rattache bien plus étroitement encore par son goût pour le bien. C'est l'Idée du bien qui répand sur les objets de la connaissance, la lumière de la vérité, et qui donne à l'âme, qui connaît, la faculté de connaître. Celte Idée est comme le prin- cipe de la vérité et de la science. Mais quelque belles que soient la vérité et la science, on ne se trom- pera point en pensant que l'Idée du bien en est distincte, et les surpasse encore en beauté. De même que, dans le monde matériel, le soleil rend visibles les choses visibles, et qu'il leur donne en outre la vie, l'accroissement et la nourriture, sans être lui-même rien de tout cela ; de même les êtres intelligibles ne tiennent pas seulement du bien ce qui les rend intel- ligibles; ils en tiennent encore leur être et leur essence, quoique le bien lui-même surpasse infiniment l'essence en puissance et en dignité. Mais Dieu n'a pas permis uniquement à l'homme de comprendre le bien , sans letiuel l'univers resterait une énigme inexplicable ; il lui a permis encore de le faire ^ l'associant ainsi à sa grandeur iiielfable. C'est en

(1) Platon, Phédon, page? 202, 203; nrpuhliqiir. VI, /i7, /iS. 50, 57: V[I. 103. 108.

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