Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1218

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nécessaires ; et je veux dire, par exemple, toutes ces existences consacrées aux arts de luxe, aux arts qui ne s’occupent que d’amasser de l’argent et les arts industriels. J’appelle arts de luxe et inutiles les arts qui ne servent qu’à la vanité. J’appelle industriels les métiers des ouvriers qui sont sédentaires et vivent des salaires qu’ils gagnent. Enfin, les arts de lucre et de gain sont ceux qui s’appliquent aux ventes et aux achats des boutiques et des marchés. De même donc que nous avons indiqué trois éléments du bonheur, et signalé plus haut ces trois biens comme les plus grands de tous pour l’homme : la vertu, la prudence et le plaisir, de même aussi nous voyons qu’il y a trois genres de vie que chacun embrasse de préférence, dès qu’il en a le libre choix : la vie politique, la vie philosophique, et la vie de plaisir et de jouissance. § 3[1]. La vie philosophique ne s’applique qu’à la sagesse et à la contemplation de la vérité ; la vie politique s’applique aux belles et glorieuses actions, et j’entends par là celles qui viennent de la vertu ; enfin la vie de jouissance se

  1. S’applique aux belles actions. C’est se faire une haute idée de la politique ; mais en Grèce, non plus que chez les peuples modernes, la politique n’a jamais pu passer pour une école de vertu.