Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1240

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conséquent, on pourrait dire que le bien en soi est uniquement le but final que se proposent toutes les actions de l’homme. Or, ce but final dépend de la science souveraine, maîtresse de toutes les autres, c’est-à-dire la politique, l’économique, et la sagesse. C’est précisément par ce caractère spécial que ces trois sciences diffèrent de toutes les autres. Elles ont aussi des différences entre elles ; et nous en parlerons plus tard. § 21[1]. Il suffirait de la méthode seule qu’on est forcé de prendre en enseignant les choses, pour montrer que le but final est la vraie cause de tous les termes classés au-dessous de lui. Ainsi dans l’enseignement, on commence par définir le but ; et l’on démontre ensuite facilement que chacun des termes inférieurs est un bien, puisque c’est l’objet qu’on a finalement en vue qui est la cause de tout le reste. Par exemple, si l’on a d’abord établi que la santé est précisément telle ou telle chose, il faut nécessairement que ce qui contribue à la procurer soit aussi telle ou telle chose précisément. La chose saine est bien la cause de la santé, en tant que

  1. De la méthode qu’on est forcé de prendre… Le texte est moins précis, et j’ai dû le paraphraser pour que la traduction fût claire. — Ainsi dans l’enseignement. Cette preuve est assez bizarre. — Par exemple. Cet exemple n’éclaircit pas beaucoup la pensée qui reste assez souvent obscure dans tout ce chapitre.