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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1245

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LIVRE II, CH. I, § (). 241

la produit ; car la fin est ce qu'il y a de mieux en tant que fin ; et nous avons admis que la fin est le meilleur et deiTiier objet en vue duquel se fait tout le reste. 11 est donc clair, je le répète, que l'œuvre est au-dessus de la faculté et de la simple aptitude. § 5. Mais le mot œuvre a deux sens qu'il faut bien distinguer. Il y a des choses où l'œuvre produite se sépare et difi'ère de l'usage qu'on fait de la faculté qui produit cette œuvre. Ainsi, pour l'ar- chitecture, la maison qui est l'œuvre, est distincte de la construction qui est l'usage, et l'emploi de l'art ;• pour la médecine, la santé ne se confond pas avec le traitement et la médication qui la procurent. Au contraire, pour d'autres choses, l'usage de la faculté est l'œuvre même ; et, par exemple, la vision pour la vue, ou la pure théorie pour la science matJiématique. Par une suite nécessaire, pour les choses où l'usage est l'œuvre, l'usage vaut mieux que la simple faculté.

§ 6. Tous ces principes étant posés comme on vient de le voir, nous disons que l'œuvre est la même, et pour la la chose, et pour la vertu de cette chose. Mais cette œuvre n'a pas lieu de part et d'autre de la même façon; et, par exemple, le soulier peut être l'œuvre et de la cor- donnerie en général et du cordonnage en particulier. S'il

��faculté existe sans l'œuvre, tandis peu différent : « Il peut y avoir

que l'œuvre ne satirait exister sans œuvre de la chose même ou de la

la faculté qui la produit. vertu de cette chose. » J'ai préféré

§ 5. Le mot œuvre a deux sens, le sens adopté dans ma traduction,

Voir plus haut, livre I, ch. 5, § Î7. parce qu'il semble plus conforme

§ G. Que l\ruvrc est la même et aux habitudes du style d'Aristote et

pour la chose. Ceci est une variante, au reste du contexte. — Et de la

le texte ordinaire oITie un sens un cordonnerie en général et du cor-

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