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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1258

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position moyenne. Il reste donc à rechercher quelle moyenne est précisément la vertu, et à quels milieux elle se rapporte. § 4[1]. Pour en mettre des exemples sous les yeux, tirons-les du tableau suivant, où nous pourrons les étudier.

Irascibilité, impassibilité, douceur ;

Témérité, lâcheté, courage ;

Impudence, embarras, modestie ;

Débauche, insensibilité, tempérance ;

Haine, (anonyme), indignation vertueuse ;

Gain, perte, justice ;

Prodigalité, avarice, libéralité ;

Fanfaronnade, dissimulation, véracité ;

Flatterie, hostilité, amitié ;

Complaisance, égoïsme, dignité ;

Mollesse, grossièreté, patience ;

Vanité, bassesse, magnanimité ;

Dépense fastueuse, lésinerie, magnificence ;

Fourberie, niaiserie, prudence.

§ 5[2].

  1. Tirons-les du tableau suivant. On sait qu’Aristote a fait souvent usage de tableaux de divers genres, pour éclaircir les sujets qu’il traitait. On pourrait en trouver des exemples soit dans l’Organon, et dans l’Herméneia en particulier, soit dans l’Histoire des animaux, et dans ses petits traités de physiologie et d’anatomie comparées. — (Anonyme). L’opposé de la haine, qui se réjouit du mal d’autrui, n’a pas reçu de nom spécial dans la langue grecque ; il n’en a pas non plus dans la nôtre. — Indignation vertueuse. Le mot du texte est « Némésis » — Mollesse, grossièreté, patience. Les équivalente que m’a offerts ici notre langue sont encore plus insuffisants que pour quelques autres vertus. Mais il y a beaucoup de nuances qui n’ont pas reçu de nom ; et il faut se contenter d’à peu près.
  2. L’homme impassible. Sous-entendu : « en fait de colère » ; ce que le contexte explique suffisamment.