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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1284

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280 MORALE A EUDÈME.

il n'y a plus de violence, puisqu'alors le plaisir et la peine peuvent se produire dans les deux cas. g 11. En effet, celui qui se possède et reste tempérant, éprouve une cer- taine douleur en agissant contre son désir. Mais il jouit en même temps du plaisir que lui donne l'espérance de tirer ultérieurement un avantage de sa sagesse, ou l'assu- rance de conserver actuellement sa santé. De son côté, l'intempérant jouit de goûter par son intempérance l'objet de son désir. Mais il a la douleur des conséquences qu'il prévoit ; car il sait très-bien qu'il a fait une faute. § 12. En résumé, on peut donc affirmer avec quelque raison que l'un et l'autre, le tempérant et l'intempérant, agissent par force; et que l'un et l'autre agissent en quelque sorte malgré eux, sous la contrainte de l'appétit et de la raison ; car lorsque ces deux mobiles sont opposés, ils se re- poussent réciproquement l'un l'autre ; et c'est ce qui fait qu'on rapporte par extension ce phénomène à l'âme tout entière, parce qu'on voit l'une de ses parties présenter quelque chose d'analogue. Ceci sans doute est exact, si on l'applique à ses parties ; mais l'âme entière de l'homme tempérant et de l'intempérant agit bien volontairement ; ni l'un ni l'autre n'agissent par contrainte ; et c'est seule-

��inobilcs entre lesquels on peut égale- § 12. Agissent par force. Ceci

meut choisir. semble conlradicloire à ce qui pré-

§ 11. Un avant a je de sa sagesse, cède. — Malgré eux. Ceci peut être

La tempérance n'est pas si intéres- vrai dans une certaine mesure de

?éc, et l'on est en général tempérant l'intempérance; ce ne l'est plus de la

parce qu'il est bien de l'èlre, sans tempéra nce, qui obéit à la raison,sans

calcul ultérieur. — La douleur des le regretter ni même en souffrir. Du

eonscquciices. L'intempérant a des reste, l'auteur lui-même réfute un

lemords plutôt encore qu'il n'a des peu plus bas l'opinion qu'il semble

craintes. soutenir ici. — IS'i l'an ni l'autre n'a-

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