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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1326

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322 MljRALE A EUDÈME.

pérance le nom qu'elle porte. § U. En effet, on appelle impassibles ceux qui ne sentent rien en présence des mêmes plaisirs qui émeuvent si vivement les autres hommes ; et on leur donne encore d'autres noms ana- logues. § 5. Mais cette disposition spéciale n'est pas facile à observer; et elle n'est pas très-ordinaire, parce qu'en général les humains pèchent bien davantage par l'excès opposé, et que se laisser vaincre à de tels plaisirs et les goûter avec ardeur, est une chose toute naturelle à presque tous les hommes sans exception. Ces êtres insen- sibles sont surtout les espèces de rustres et de sauvages que les auteurs comiques font figurer dans leurs pièces, et qui ne savent même pas prendre des plaisirs modérés et nécessaires.

§ 6. Mais, si le sage exerce sa tempérance par rapport aux plaisirs, il faut aussi qu'il ait à lutter contre certains désirs et certaines passions. Recherchons quels sont ces désirs particuliers. Le sage n'est pas sage et tempérant contre toute espèce de plaisirs, contre tous les objets agréables ; il l'est, à ce qu'il semble, contre deux espèces de désirs qui viennent des objets du toucher et du goût. Au fond même, il ne l'est que contre une seule, qui vient exclusivement du sens du toucher. § 7. Ainsi, le sage n'a pas à lutter contre les plaisirs de la vue qui nous font percevoir le beau, et dans lesquels il n'entre aucun désir

��§ 5. De rustres et de sauvarjts. Il point le Taire rentrer dans le sens

n'y a qu'un seul mol dans le lexlc. du toucLer.

§ C. Exclusivcnicnt du sens du § 7. Le sage. Dans tout ce cha-

toucher. Parce que le goût ne s'e- pitre, le mol desage est pris dans le

xercL- aussi ({ue par le contact des sens de tempérant, qu'il a aussi dans

objets, et qu'on peut jusqu'à certain notre langue.

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