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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1363

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LIVRE VII, CH. I, § 8. 359

rible chose, parce que la vie tout entière et toutes les liaisons volontaires ne sont possibles qu'avec des amis. Toute notre existence en effet se passe chaque jour, soit avec des connaissances, soit avec des proches, soit avec des camarades, soit avec nos enfants, nos parents et notre femme. § 6. Mais les rapports spéciaux et les droits mutuels qui s'établissent entre amis, ne dépendent que de nous seuls, tandis que tous nos autres rapports avec autrui ont été réglés par les lois générales de la cité, et ne dépendent pas de nous.

§ 7. On agite beaucoup de questions sur l'amitié ; et d'abord, il y a des gens qui, ne la considérant que sous un point de vue tout extérieur, lui donnent beaucoup trop d'étendue.. Les uns prétendent que le semblable est l'ami du semblable ; et de là, les proverbes bien connus :

« Et ce qui se ressemble, un Dieu toujours l'assemble. »

Ou bien : « Le geai va trouver le geai » ; ou bien encore : (( Le loup connaît le loup ; le voleur, le voleur, n § 8. Les naturalistes de leur côté essayent même d'expliquer le système entier de la nature, en supposant cet unique principe que le semblable tend vers le semblable. Et voilà pourquoi Empédocle prétendait, en parlant d'une chienne

��§ 6. Qui s'ctablisfent entre amis. § 8. Les naturalistes. Ce terme a

r/esl-à-dire : «entre des cœurs qui en grec un sens beaucoup plus êteii-

s'aiment à quelque titre que ce du qu'en français; il désigne tous

soit. » ceux qui éludient et tentent d'expli-

§ 7. Les proverbes bien connus, qtier la nature. Je l'ai préféré à

Les deux premiers sont cités dans celui de « physiologistes, » qui est

la Grande Morale, livre II, cli. lo, dans roiigiiiul. — Empcdocle. Celte

§ 2. 1 (.'marque d'Emi)édo( le est citée éga-

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