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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1378

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qu'on recherche est ce qui est bien pour soi ; c'est son bien personnel ; et il faut faire en sorte que ces deux biens s'accordent. Or, il n'y a que la vertu qui les puisse accorder ; et la politique en particulier procure cette utile harmonie à ceux qui ne l'ont pas encore en eux- mêmes, pourvu que le citoyen qu'elle forme soit préalablement bien disposé et prêt à la suivre en sa qualité d'homme; car, grâce à sa nature, les biens absolus seront aussi des biens pour lui individuellement, g 28. Par les mômes motifs, si l'homme qui aime une femme est laid et qu'elle soit belle , c'est le plaisir qui est le chemin des cœurs ; et par une conséquence nécessaire, le bien doit nous être agréable et doux. Quand il y a désaccord en ceci, c'est que l'être n'est pas encore tout à fait bon ; et il reste sans doute en lui une intempérance qui l'empêche de se dominer ; car ce désaccord du bien et du plaisir, dans les sentiments qu'on éprouve, c'est précisément l'intempérance.

§ 29. Si donc la première et véritable amitié est fondée sur la vertu , il en résulte que ceux qui la ressentent sont eux aussi absolument bons. Et ils ne s'aiment pas seule- ment, parce qu'ils se sont réciproquement utiles ; ils


même que ce qui est bon absolument.

$ 27. La vertu politique. C'est-à-dire, la vertu que l'on a dans ses rapports avec les autres membres de la société dont on fait partie. — Préalablement bien dispose. Doué de certaines qualités, que la société civile ne fait que développer en lui.

§ 28. Si L'homme qui aime une femme. Il n'y a rien dans ce qui précède qui justifie cette comparaison. Les idées de tout ce passage semblent trop peu liées entr'elles; elles sont assez délicates; mais le texte est sans doute altéré. — Que de l'intempérance. En prenant ce mot dans le  sens le plus large. L'intempérance  ainsi comprise est une impuissance à  se gouverner soi-même.