Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/139

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dle-même ne se comprend que par l'élude de l'âme, qu'Âristole recommande, par un conseil assez vain, à l'homme d'État aussi bien qu'au philosophe. 11 reconnaît dans l'âme deux, parties distinctes, sans parler d'autres facultés secondaires : la partie douée de raison, et la partie qui, sans posséder la raison en propre, est capable cependant de l'entendre et d'y obéir. Cette division n'est pas tout à fait origi- nale, et elle est empruntée peut-être à Platon. Mais Aristote en tire une conséquence complètement neuve : il partage les vertus en deux grandes classes, les unes qu'il nomme intellectuelles, et les autres qu'il nomme spécialement morales. La prudence, par exemple, est une vertu intellectuelle, tandis que le courage est une vertu morale. La prudence semble s'identifier avec l'intelligence et n'est qu'une de ses faces, tandis que le courage ne peut se suffire à lui-même et n'est rien sans la faculté supérieure de la raison, qui l'éclairé, et à laquelle il doit se soumettre. C'est ainsi que Plalou avait déjà recounu la partie rafsonnable de l'homme^ et la partie pas- sionnée, appelée par lui la colère, qui se portait au secours de la raison contre la partie brutale de noire nalure, uniquement dominée par les instincts et !cs besoins matériels.

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