Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1399

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

§ 5. D’autre part, on peut soutenir que le contraire est l’ami du contraire, tout comme l’utile peut l’être; car le semblable est inutile à son semblable. C’est ainsi que le maître a besoin de l’esdave ; et l’esclave, du maître ; c’est ainsi que le mari et la femme ont besoin l’un de l’autre, et que le contraire est tout à la fois agréable et désiré en tant qu’utile ; et si ce n’est pas comme étant le but même qu’on se propose, c’est du moins comme pouvant contribuer à y conduire. En effet, on peut le voir, quand on obtient ce qu’on désire, on est arrivé à la fin même qu’on cherche ; on ne désire plus le contraire, comme le chaud désire le froid, comme le sec désire l’humide. § 6. A un certain point de vue, l’amitié même du contraire peut passer pour un bien. Ainsi, les contraires se désirent mutuellement par l’entremise du milieu où ils se joignent. Ils se recherchent comme les pièces d’un objet qu’on recompose, parce que c’est de la réunion de tous deux que se forme un seul et unique milieu. § 7. Mais j’ajoute : ce n’est que par accident et indirectement que le contraire désire le contraire ; en soi, il ne désire que la position moyenne du milieu. Encore une fois, les contraires ne peuvent pas se désirer mutuel-

ripide qui vient d’être cité un peu plus haut, à la fin du chapitre second, § 53.

§ 5. D’autre part, on peut soutenir. Voir, pour plus de détails sur ces théories, le premier chapitre de ce livre 7. — Tout comme l’utile peut l’être. Ou bien : a en tant qu’utile. u — Comme le chaud désire le froid. Ces comparaisons tiennent aux idées fausses que se faisait l’antiquité sur les rapports des éléments entr’eux. — Comme le sec désire l’humide. Voir le vers cité d’Euripide, plus haut dans ce livre, ch. 1, § 9.

§ 6. D’un objet qu’on recompose. Le texte n’est pas aussi précis; j’ai dû le paraphraser.

§ 7. Encore une fois. J’ai ajouté ces mots, pour atténuer la répétition.