LIVRE VII, CH. XI, § A. d'il
n'enfle démesurément Tune de ces qualités et qu'on ne rapetisse l'autre, en supposant que cet homme est votre intime ami, et qu'il est médiocrement honnête. Si l'on ne suppose pas que la vertu est égale à l'amitié, il se pré- sente alors une foule de questions délicates : et, par exemple, si l'un a été votre ami, mais qu'il doive ne plus l'être; et que l'autre doive l'être, mais ne le soit pas encore; ou bien, si l'un l'a été, mais qu'il ne le soit plus; et que l'autre le soit maintenant, mais qu'il ne l'ait pas toujours été et qu'il ne doive pas toujours l'être. § 3. On comprend qu'il soit trop difficile de suivre toutes ces arguties ; et comme le dit Euripide dans ses vers :
« N'avez-vous que des mots? en mots on vous paiera; » Mais si vous agissez, pour vous on agira. »
Le vrai, c'est qu'il faut agir ici comme l'on agit envers son père. On ne donne pas tout absolument à son père; et il y a certaines choses qu'on doit réserver pour sa mère, bien que cependant un père soit supérieur. C'est encore amsi que l'on n'immole pas toutes les victimes au seul Jupiter, et qu'il n'a pas tous les hommages des humains, mais seulement certains hommages qui lui sont dûs plus particulièrement. § à. De même, on peut dire qu'il y a des choses qu'on doit faire pour l'ami qui nous est utile ;
��§ 3. Toutes CCS arguties. Le texte Toutes les victimts au seul Jupiter,
n'est pas aussi précis. — Euripide La même idée est exprimée en termes
dans ses vers. Ces deux vers appar- analogues ('.uns la Morale à Nico-
tienuent à une pièce d'Euripide dont maque, livre IX, cl). 2, § G.
le uoDi n'est pas parvenu jusqu'à § à. L'aini qui uous est utile. Il
nous. Voiries fragments d'Euripide, s'agit ici de l'ami qui, tout en étant
p. Soi), édit. de Eirmin Didot, — lié seulement par la vcitu, peut
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