Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1435

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LIVRE VII, Œ. XII, % !i. 431

ami? L'être qui se suffît pleineiuent h lui seul, ne peut avoir besoin ni de gens qui lui sont utiles, ni de gens qui aient de la bienveillance à son égard, ni même de la vit- commune, puisqu'il est amplement capable de vivre seul à seul avec lui-même. § 2, Cette indépendance absolue éclate surtout avec évidence dans la divinité. Il est clair que n'ayant besoin de rien, Dieu n'a pas besoin d'amis, et qu'il n'en a pas, non plus qu'il n'a rien du tout du maître qui commande à des esclaves. Par conséquent, l'homme le plus heureux sera celui qui aura le moins besoin d'amis, ou plutôt il n'en aura besoin que dans la mesure même où il est interdit à l'homme d'être abso- lument indépendant et de se suffire dans son isolement. § 3. Nécessairement, on n'a que fort peu d'amis quand on est très-vertueux; et il en faut toujours de moins en moins. On ne cherche plus alors à s'en faire ; et l'on néglige non pas seulement les atais utiles, on néglige ceux mêmes qui seraient dignes d'être choisis pour la vie commune, g /i. C'est bien alors aussi cpi'il est de toute évi- dence que l'ami n'est pas à rechercher pour l'usage qu'on en fait, ou pour le profit qu'on en tire ; mais que celui-là seul est véritablement ami, qui l'est par vertu. Quand nous n'avons plus besoin de quoi que ce soit, nous cher- chons toujours des gens qui puissent jouir avec nous de tous nos biens; et nous préférons ceux qui sont en position de recevoir nos bienfaits à ceux qui pourraient

��% 2. Qui aura le moins besoin d\t- qu'on ne trouve presque personne

mis. Cette conséquence sera combat- avec qui l'on puisse s'tmlendrc. —

tue un peu plus bas, § à. Dignes d'être choisis. Par leurs

§ 3. Quand on est très-vertueux, vertus. Parce qu'on a très-peu d'és^aux, cl ?ï i. C'est bien alors. Hûllexioii

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