Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1452

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4/i8 MORALE A EUDÈME.

i-eux, et savoir ce qu'il en est r(l'ellement à cet égard. § 2. On ne peut nier qu'il n'y ait des gens qui ont vraiment du bonheur ; ils ont beau faire des folies, tout leur réussit dans des choses qui dépendent uniquement du hasard, ils réussissent même encore dans des choses qui sont soumises à des règles certaines, mais où la, fortune a cependant une grande part, comme l'art de la guerre et l'art de la navigation. § 3. (',es gens réussissent-ils parce qu'ils ont certaines facultés? Ou bien, leurs prospé- rités ne tiennent-elles absolument en rien à ce qu'ils sont personnellement ? On croit assez généralement que c'est à la nature, qui les a faits d'une certaine manière, qu'il faut rapporter cette aveugle faveur. Ainsi, la nature en faisant les hommes ce qu'ils sont, établit entr'eux dès le moment même de leur naissance, des différences pro- fondes, donnant aux uns des yeux bleus, aux autres des yeux noirs, parce que tel organe est de telle façon, plutôt que de telle autre. Tout de même, dit-on, la nature fait les uns heureux, et les autres, malheureux.

§ h. Ce qu'il y a de sûr, c'est que ce n'est pas la pru- dence qui fait le succès des gens dont nous parlons. La prudence n'est pas déraisonnable, et elle sait toujours la raison de ce qu'elle fait. Mais quant à eux, ils seraient bien incapables de dire comment ils réussissent : car ce

��tin, sans penser mfine à lo changer, fluence de la nature, qui n'est pas

. $2. Qui otit vraiment du bonlicjir. contestable, il faut joindre celle des

Ceci n'est vrai que dans une cer- circonstances. — Dit-on. J'ai ajouté

taine mesure, et toujours pour des ceci pour rendre la pensée plus

choses d'assez peu d'importance. claire. — Les uns lieureux et les

§ 3. A la nature qui les a faits autres malheureux. C'est le fala-

d'u)ie en taine manière. A l'iu- lisme sous une autre forme.

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