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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1476

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472 DES VERTUS ET DES VICES.

��CHAPITRE V.

Suite. Tempérance, justice, libéralité, grandeur d'ànie.

§ 1. Le propre de la tempérance, toujours maîtresse d'elle-même, c'est de savoir dompter par la raison le désir fougueux qui nous pousse aux jouissances et aux plaisirs blâmables, d'endurer et de supporter avec une inflexible constance les privations et les douleurs, qui sont dans les lois de la nature. § 2. Le propre de la justice, c'est de savoir distribuer les choses selon les droits de chacun, de maintenir les institutions de son pays, et d'obéir aux usages passés en force de lois, d'observer religieusement les lois écrites, de toujours dire la vérité partout où elle importe, et de remplir scrupuleuse- ment les engagements qu'on a pris. La première de toutes les justices est celle qui s'adresse aux Dieux, puis aux Génies, puis à la patrie et aux parents, et enfin celle qui s'adresse aux trépassés. Tous ces devoirs constituent la piété, qui est une partie de la justice, ou qui tout au moins en est la conséquence. § 3. D'autres conséquences de la justice, ce sont la sainteté, la sincérité, la bonne foi et la haine de tout ce qui est mal. g h. Le propre de la libéralité, c'est d'être facile aux dépenses qu'exigent les louables actions, de savoir employer largement sa fortune dans toutes les occasions où le devoir l'exige, de prêter aide et secours à qui le mérite, dans tous les cas impor- tants, et de ne jamais rien gagner là où il ne le faut pas.

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