Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de son ahaiulon. Lui non plus ne s’occupe point des détails ; et dans ce morceau, qui est un chef-d’œuvre, je lie crois pas qu’on puisse trouver une expression saillante. L’ensemble seul est saisissant de grandeur et de beauté; il a le reflet de la majesté silencieuse de celui qu’il peint, comme il en a la force et la sobriété.

J’ajoute qu’on ne peint guère des tableaux aussi admirables, sans mériter soi-même un peu de cette admiration qu’on décrit si bien et qu’on excite pour un autre. A mon avis, ce portrait du magnanime est fait pour donner la plus haute idée de l’àme d’Aristote. J’estime beaucoup son génie ; mais ici je retrouve une révélation de son cœur ; et je ne crois pas qu’on représente si naturellement la grandeur d’âme, à moins d’en avoir personnellement une assez large part. Le talent de l’écrivain, tout éclatant qu’il est, disparaît à mes yeux ; et je ne vois plus que les qualités et les sentiments qu’il devait avoir puisqu’il les a reproduits avec une si parfaite justesse. Sans doute, il n’a pas eu la vanité de se prendre pour modèle; mais il était digue d’en servir.

Après ces analyses de quelques vertus particulières, je signalerai deux grandes théories où se retrouve encore Aristote tout entier. Ce sont celle