Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/157

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vilé de l'âme confoime à la vertu , ce ii'esl pas luie vertu qui agisse exlérieuremenl; c'est une verlu qui pense, et qui ne sort point, en s'abaissant, des limites immobiles et sereines de l'entendement. Ce principe poussé un peu plus loin, comme il l'a été par les Alexandrins, mène au mysticisme et aux aberrations, de l'extase. Aristote n'est point tombé dans ces excès; mais il y conduisait ; et c'est là une conclusion assez inattendue de son traité de morale. D'ordinaire, on prête des idées de ce genre bien plutôt à Platon, qui n'en a point une seule, tandis qu'on en disculpe Aristote. Mais l'opinion commune se trompe en ceci comme en plus d'une autre occasion. Ce serait une injustice d'accuser Aristote d'être mystique. Mais il est bien plus près de l'être que son rival, qui lui a été si souvent sacrifié par des esprits trop légers. Platon ne conseillait pas à la philosophie de se retirer des alTaires et des devoirs du monde; il mon- trait seulement, en le regrettant, pourquoi elle peut si rarement y prendre part avec profit. L'isolement du sage était à ses yeux une nécessité qu'il fallait subir. Pour Aristote, c'est un conseil qu'il donne ; car, si le bonheur est le but de la vie, et que le bonheur con- siste dans la contemplation, c'est à la contemplation que doit s'attacher le sage; c'est à elle qu'il doit cou-

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