Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/156

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» au-dessus des forces de l'homme ; ou du moins « l'homme vit ainsi, non pas en tant qu'il est homoie, » mais en tant qu'il y a en lui quelque chose de >• divin. Autant ce divin principe est au-dessus du n composé auquel il est joint, autant l'acte de ce » principe est supérieur à tout autre acte. Si donc » l'entendement est une chose divine par rapport au » reste de l'homme, la vie propre de l'entendement » est une vie divine par rapport à la vie ordinaire de » l'humanité; et puisque l'entendement est vraiment » tout l'homme, c'est aussi l'existence la plus heu- )' reuse que l'homme puisse mener. » Afin qu'il ne reste point d'obscurité sur sa pensée véritable, Aris- tote s'efforce de prouver que la vertu, qui exige pour s'exercer bien plus de ressources matérielles que l'intelligence, est aussi fort au-dessous d'elle ; que le bonheur de Dieu ne peut être que l'acte éternel de l'entendement ; et que si les animaux ne peuvent être heureux, c'est qu'ils ne pensent point. En un mot, il conclut que le bonheur est un acte de contemplation, et que le sage est le seul qui soit aussi parfaitement heureux qu'on puisse l'être sur cette terre, sans d'ailleurs, à ce qu'il semble, attendre rien au-delà.

Voilà donc la vraie pensée d'Âristote. Quand il nous disait que le but suprême de la vie est l'acti-

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