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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/167

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PRKFACK. eux

conscience ; car aiitromenl on serait en droit de lui demander où il prend ces principes qn'il veut nous imposer, et qui ne doivent cependant avoir de valeur qu'autant qu'ils reposent sur des observations exactes, et sur des faits qui n'ont rien d'arbitraire. Si chacun de nous ne les porte pas en lui-même, ils sont pour nous comme s'ils n'étaient pas ; et le philosophe court grand risque de ne travailler que dans le vide et pour lui seul. 11 faut bien prendre garde aussi, en plaçant les principes de la morale dans de si hautes abstractions , de les rendre trop peu pra- tiques. Kant ne veut pas les emprunter à l'expé- rience ; et il fait bien. Mais si cependant ils sont tellement loin de l'expérience qu'ils n'aient plus de relation avec elle, ils demeurent stériles dans l'obs- curité d'où n'a pas su les tirer celui même qui les invente. 11 est plus simple et beaucoup plus vrai de dire avec Platon et notre pliilosophie contemporaine, qu'il faut étudier les principes de la morale dans l'âme et dans la conscience, où ils apparaissent avec une évidence irrésistible, et avec une lumière que Thomme peut sans cesse retrouver, quand il veut se connaître et suivre le précepte d'Apollon. Raison pure ou conscience, ce ne serait ici qu'une querelle de mots, si l'effrayant appareil de logique dont Kant

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