Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/172

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ci.Mv PllEFACE.

Telles sont les premières théories de Kant, {lont les autres ne seront guère qu'un développement plus ou moins heureux. Elles sont moins justes qu'elles ne sont élevées; et si le sens commun eu savait aussi long que Kant le suppose, on ne voit pas trop ce qui resterait à faire a la philosophie. J'ac- corde bien que « il n'est pas besoin de science » et de philosophie pour savoir comment ou peut » devenir honnête et bon, et même sage et ver- » tueux. » J'accorde de plus que « nécessairement » la connaissance de ce que chacun est obligé de » l'aire, et par conséquent de savoir, est à la portée » de tout homme et même du plus vulgaire. » Mais le sens commun ne se conduit pas par le précepte fameux de législation universelle. Ce n'est pas a cette mesure qu'il juge. En face d'une action qu'il s'agit d'apprécier moralement, le vulgaire s'en remet au jugement immédiat qu'il en porte dans sa cons- cience, et dans sa raison désintéressée. Cette action lui semble bonne ou mauvaise selon les motifs qu'il lui prête ; et il ne la respecte et ne l'estime que sous la condition de cette bonne volonté dont parle Kant. ^lais certainement, il ne se demande pas si la maxime qui a provoqué cette action pourrait être érigée en loi universelle. Le philosophe lui-même ne se guide pas plus que le vulgaire par cette considération ; et

�� �