dant à la Critique de la raison pure. Il achève et
développe les Fondements de la métaphysique des mœurs, « qui nous avaient fait faire provisoirement
connaissance avec le principe du devoir, et nous
en avaient donné une formule déterminée. » À travers des discussions diffuses et obscures, aussi pénibles, ce semble, pour l’auteur que pour les lecteurs,
et qui n’ont aucune rigueur malgré leur forme toute
géométrique, Kant ne fait guère que se répéter dans
toute la première partie. La seule théorie nouvelle
qu’il ajoute, si l’on peut donner ce beau nom de
théorie à des assertions gratuites qu’il ne fait reposer
sur rien, c’est celle de la liberté à laquelle il revient.
Mais quelle opinion il en a ! À l’entendre, la liberté
n’est qu’une conséquence logique de la loi morale,
telle que la raison nous la révèle. Du moment que par
la raison pratique nous comprenons que nous sommes
soumis au devoir, nous comprenons aussi que nécessairement nous sommes libres, ou plutôt que nous
devons l’être ; car l’obligation sans la liberté n’aurait
pas de sens. Ainsi, la liberté est une pure déduction
rationnelle, selon le système de Kant ; elle n’est pas
un fait. Mais quoi, la liberté n’est que cela ! C’est par
un raisonnement que nous l’atteignons ! Sans les
exigences d’une logique timorée, elle nous resterait
Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/181
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