Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/182

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(ixxiv PRÉFACE.

inconnue ! Vraiment, c'est à n'y pas croire. El c'esl là qu'en arrive le philosophe qui prétend réformer toute la métaphysique, et la tirer du discrédit où elle est tombée î En présence de ce fait éclatant de la liberté que nous atteste la conscience par ses déposi- tions les plus constantes et les plus irrésistibles, Kant ferme les yeux à la lumière et se retranche dans une subtilité. 11 ne voit donc pas que c'est mettre en péril le plus essentiel héritage de l'âme humaine, que c'est compromettre la loi morale tout entière. Si la liberté n'existe qu'en vertu d'un raisonnement, elle est bien près de ne pas exister ; car tout raisonne- ment est contestable ; et Kant ne prétend point sans doute à l'infaillibilité. Si encore, après avoir constaté préalablement le fait de la liberté, il avait démontré que logiquement la liberté n'est pas moins nécessaire qu'elle n'est réelle effectivement, on le conceviail. Mais qu'il ait préféré dans une question de cet ordre la réponse d'une raison toujours chancelante au cri de cet instinct, qu'il voulait cependant tout à l'heure charger du soin de notre félicité, c'est une bien lourde méprise. C'est faire par trop de cas de la raison pure que de lui donner à créer cet attribut divin. 11 vaut mieux avec le sens commun s'en remetlre à Dieu de cette créalion surhumaine. La liberté

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