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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/19

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PREFACE. IX

qu'on lui connaît, n'est guère plus forte à ses débuts que la philosophie. Elle est bien chancelante et bien humble quand elle commence. Le nombre des apôtres est toujours bien petit, non j)as seulement parce que les apôtres sont exposés à être des martyrs, mais parce que la lumière, quand elle se lève, n'est jamais aperçue que par quelques yeux. Pourquoi la philosophie serait-elle plus impatiente? La (irèce n'a point clé aux genoux de Platon, dont elle avait immolé le maître ; c'est à peine si elle a entendu l'enseignement d'Aristote. Mais cette indilTérence, dont la philosophie n'a point à s'étonner ni à s'in- quiéter, a-t-elle empêché que Platon et Aristole aient instruit les âges, et soient encore, à bien des égards, U's maîtres du nôtre ? La science morale n'a donc qu'à continuer son œuvre, bien assurée qu'elle por- tera des fruits, même sur les terres les plus ingrates, pourvu qu'elle ait su trouver ou agrandir la vérité. Et puis à bien considérer les choses, quel avan- tage la science morale n'a-t-elle pas sur toutes les autres, sans en excepter aucune? Qui d'eutre elles peut égaler son incomparable clarté ? Sans doute, il ne faut point rabaisser la certitude des sciences phy- siques ni surtout des sciences mathématiques. Mais ({u'clles sont loin encore de la certitude de la science

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