Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/224

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fcxM PRÉFACE.

permis, si ce n'est au vice qui s'y dérobe, et qui vou- drait la détruire, dans la crainte du châtiment dont il se sent menacé. Qu'avons-nous à faire, sinon d'ap- prendre à suivre docilement cette loi, je ne dis pas dans toute sa rigueur, mais dans toute sa bienfaisante austérité? Comment l'homme peut-il se sauver en ce monde et dans l'autre, si ce n'est en l'appliquant? Comment faut-il qu'on lui enseigne à l'appliquer? Et puisqu'il est, parmi tous les êtres, le seul dont l'éducation puisse former le cœur, à quelle discipline extérieure faudra-t-il le soumettre, en attendant qu'il sache se discipliner et se conduire?

C'est là une question toute pratique, sans doute ; mais la science se manquerait à elle-même en ne se la posant pas ; et si elle ne venait pas aboutir enfin à ce résultat utile, elle ne mériterait guère notre étude, ni notre estime.

Platon, Aristote et Kant se sont beaucoup occupés de l'éducation, que les Stoïciens ont à peu près tout à fait omise. Platon y a consacré les plus belles pages de la République et des Lois; Aristote, un livre presque entier de sa Politique. Kant en a traité, indépendamment de l'ouvrage spécial de pédago- gique, dans la Critique de la Raison pratique et dans les Principes métaphysiques de la Morale. Il crée

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