Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/255

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ni par les talents, ni par l'intelligence ou le génie, ni même par la sympathie peu réfléchie qu'ils nous peuvent inspirer. Le charme suprême qu'ils doivent avoir pour nous, non pas unique, mais tout puissant, c'est Celui de leur mérite moral. C'est ce qu'Aristote a voulu dire en réduisant toutes les espèces d'amitié à l'amitié par vertu, la seule qui soit digne de ce beau nom. Ce n'est pas un discernement très-facile, même quand ou y porte l'attention la plus désinté- ressée ; et ce n'est point du premier coup qu'on peut se défendre de tant de séductions, que mille circon- stances diverses peuvent rendre à peu près irrésis- tibles. 11 en coule d'abstraire les gens de tout ce qui les entoure et les fait briller, pour les réduire à ce prix intrinsèque qui est le plus important, sans doute, mais dont on fait d'ordinaire assez bon marché, et qui parfois même ne laisse ])as que d'être ridicule.

Kant veut inspirer à son jeune élève la conscience (le l'égalité des hommes malgré l'inégalité civile. C'est un soin très-louable qu'il prend, quoiqu'il ail tort d'ajouter que a l'inégalité est un ordre de choses » qui est résulte des avantages qu'un homme a voulu X acquérir sur ses semblables ^. » Mais il est une autre

(1) kaiU, P' diigoghinc, page 'Xllx, ti-aductiim de M. J. Tissot.

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