Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

XV [ PilEFAGE.

lité. Ce qui l'ait la prééminence et le droit antérieur (le la psychologie, c'est précisément qu'elle peut être un sujet d'expérience et d'observation. Les fails de la conscience bien interprétés suffisent à donner à l'homme le secret de toute sa destinée morale; et le priver de cette lumière, c'est risquer de le mener par les ténèbres aux abîmes. Partir des faits bien ana- lysés pour remonter aux principes, est la seule voie qui soit sûre; et ce n'est pas pour rien qu'a été donné à l'homme le privilège de s'interroger lui-même. La loi morale, révélée par la conscience, est sacrée pour nous. Peu nous importe qu'elle le soit aussi pour d'autres êtres, supérieurs à notre nature. Elle ne serait ni moins claire, ni moins inviolable, quand même elle serait restreinte au cercle, assez beau déjà, de l'humanité. « C'est un bien humain, que nous cherchons, un bien praticable à l'homme, » disait Aristote, critiquant bien à tort la théorie des Idées de Platon. On pourrait à bien plus forte raison faire la même objection à Kant, prêt à douter d'un bien qui ne dépasserait point les limites humaines. Mais encore une fois, la psychologie avec ses analyses fidèles doit être notre seul guide, et nous pouvons nous fier pleinement à elle. Que nous apprend-elle donc?

�� �