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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/271

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iiiêines, est désormais hors de doule ; et c'est tin point qui n'est pas sans importance, puisque cette multiplicité de rédactions a poussé quelquefois la critique jusqu'à douter que nous ayons un seul ouvrage de morale de la main d'Aristote. Si nous n'avons pas son style, que pour ma part je retrouve sans hésitation dans la Morale à Nicomaque, nous avons certainement sa pensée, ce qui est plus précieux encore.

De cette première espèce de citations, je passe à une seconde : je veux dire les citations des autres ouvrages d'Aristote, faites dans la Morale. Elles peuvent être tout aussi décisives. Aristote cite assez souvent sa Morale, comme on vient de le voir. Mais la Morale à son tour cite Aristote encore plus souvent ; et même le caractère de ces dernières références a quelque chose de plus remarquable.

Dans la Morale à JNicomaque (livre I, ch. 2, § 13), Aristote veut prouver que la vertu à elle seide ne peut pas suffire à donner le bonheur complet; et il ajoute: (( Mais c'en est assez sur ce sujet, dontnous avons ample- » ment traité dans nos ouvrages encycliques. » On ne sait pas au juste ce qu'étaient ces ouvrages otcycliques du philosophe ; mais l'on sait, à n'en pas douter, qu'ils étaient d'Aristote. Diogène de Laërte les cite dans son catalogue (livre V, ch. 1, p. 117, édit. Firmin Didot).

Dans ce même livre de la Morale à Mcomaque (ch. W , ^ 9), Aristote déclare qu'il ne veut point s'arrêter à cer- tains points de la théorie de l'àme, parce que, dit-il : K Cette théorie a été suffisamment éclaircie, même dans » les ouvrages exotériques. » Sans que l'on soit tout à lait d'accord sur la vraie nature des ouviages qu' Aristote appelle exotériques, on sait encore très -positivement

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