Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/276

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ccLXVin DISSERTATION

De 'l'exauien des citations faites dans la Morale, on peut tirer ce résultat général et très-important, que l'au- teur de ces citations parle des ouvrages d'Aristote comme étant les siens; en d'autres termes, il se cite lui-même. Parfois, il parle directement de lui à la première per- sonne du pluriel, comme c'était déjà l'usage des auteurs dans l'antiquité, et comme Aristote le fait aussi en vingt endroits indiscutables. Parfois, sans adopter une foiiue aussi directe, il fait très-bien entendre que les ouvrages (ju'il allègue et auxquels il renvoie sont parfaitement de lui. Cette remarque ne doit pas être perdue de vue, puisque dans ces derniers temps, la critique a prétendu que ces références ne signifiaient rien, et qu'elles pou- vaient tout aussi bien appartenir à Eudème qu'à son maître. Mais je le demande à tous les juges non pré- venus : N'est-ce pas une chose vraiment bien extraordi- naire que quelqu'un dise en écrivant : « Nous avons dit » telle chose dans tel de nos ouvrages , » et que cette affirmation positive et personnelle signifie seulement : (( Un tel a dit telle chose dans un de ses ouvrages ? » Mas il ne faut point anticiper ; et cette discussion viendra plus tard en son lieu. Tout ce qu'il importe de constater à présent, c'est que dans les trois ouvrages de Morale, Aristote semble se citer lui-même à diverses reprises, et que les citations, qu'elles soient de lui ou d'un autre, ont toute l'exactitude possible.

n faut ajouter que, dans ces trois ouvrages, il n'y a pas un seul fait, historique ou autre, qui puisse faire supposer qu'ils appartiennent à un autre temps que celui d'Aris- tote. Les faussaires sont assez exposés à se trahir. Ici, en atlmettant qu'il y en ait, ils auraient été fort habiles, et

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