Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/300

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son nom, et qui n’est qu’un calque de la doctrine d’Aristote.

Après d’aussi longs développements sur les deux principaux ouvrages, M. Spengel s’arrête peu au troisième, la Grande Morale. 11 ne peut dire ni quel en est l’auteur, ni quelle en est l’époque. Tout ce qu’il croit pouvoir avancer, c’est qu’elle est postérieure à la Morale à Eudème, et qu’elle n’est pas plus qu’elle une rédaction des leçons d’Aristote, faite par l’un de ses auditeurs.

Dans un appendice assez étendu, M. Spengel revient sur la Morale à Nicomaque et sur la Morale à Eudème, pour compléter ce qu’il en a dit. C’est là qu’il propose cette opinion, adoptée généralement après lui, que la première discussion sur le plaisir pourrait bien être d’ Eudème, et que de son ouvrage elle a passé dans celui d’Aristote. Casaubon avait avancé déjà une conjecture analogue, et M. Spengel la fortifie par une scholie inédite que lui a communiquée M. Brandis, et qui se trouve dans un manuscrit de Florence (Laurent. Plut. LXXXI, 14), extraite d’un fragment du Commentaire d’Aspasius sur le septième livre de la Morale à Nicomaque. Après avoir remarqué que dans la Morale à Eudème, on fait du plaisir le souverain bien, tandis que dans la Morale à Nicomaque, Aristote refuse de confondre le plaisir avec le bonheur, l’auteur, quel qu’il soit, de cette scholie, ajoute: (( La preuve que ceci (la théorie du plaisir au septième » livre) est d’ Eudème et non point d’Aristote, c’est que « dans le dixième livre on traite du plaisir, comme si l’on » n’en avait rien dit antérieurement. » Cette scholie, pleine de fautes grammaticales et d’omissions que M. Spengel est obligé de corriger, ne lui semble pas absolument déci-