Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/301

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PRELIMINAIRE. r.c\ciii

sive ; mais elle appuie les conjectures que soulève néces- sairement cette double théorie sur le plaisir. D'ailleurs, M. Spengel essaie de prouver que, soit dans le septième livre, soit dans le dixième, Aristote n'a pas eu en vue, ainsi qu'on l'accuse, de combattre le système de Platon et surtout les doctrines du Pliilèbe. Dans la seconde partie de l'appendice, M. Spengel tente de restituer quelques- ims des passages les plus corrompus des derniers cha- pitres de laiMoraleàEudème, pour lesquels les manuscrits n'offrent en général aucun secours, même quand ils sont consultés par des hommes comme M. Brandis.

Tel est l'ensemble de la dissertation de M. Spengel. Elle atteste, comme on le voit, une étude profonde de la question, beaucoup de science et beaucoup de goût. Les résultats qu'elle constate sont des plus graves; et les hypothèses sur lesquelles elle s'appuie, ont tout au moins pour elles une assez grande vraisemblance. Je ne dis pas toutefois qu'elles doivent être adoptées. Mais il est cer- tain qu'elles le sont à peu près complètement par toute la critique allemande , depuis que M. Spengel les a émises.

Pour ma part, je partage tout à fait son jugement sur la valeur relative des trois ouvrages. Je place aussi la Morale à Nicomaque en première ligne, et je ne doute pas du tout, counneCicéron, qu'elle ne soit d'Aristote. Si Nico- maque eût été capable de la faire, il aurait été doué d'un génie égal à celui de son père ; et comme il n'a donné d'ailleurs aucune preuve de cette ressemblance extraoïxli- naire, je ne puis croire qu'il soit très-sage de la supposer. La main d'Aristote seule pouvait élever un monument aussi solide, malgré ses lacunes et ses fautes. Je doinie

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