Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/313

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PRELIMINAIRE. cccv

ni d'originalité. Son ouvrage de Morale, le seul qui soit parvenu jusqu'à nous, suffît à le prouver. Il n'est pas complet, puisque la théorie de la justice y manque, et qu'elle doit être suppléée par la Morale à Nicomaque ; mais les autres livres, malgré les taches nombreuses qui les déparent, sont d'un grand prix et lui appartiennent légitimement.

Afin de bien établir ses droits, M. Fritzsch se pose, avec un appareil un peu trop scholastique, cette série d'interrogations doubles au nombre de six.

« Suis-je choqué de l'ordre des matières, et de cer- taine opposition d'idées dans la Morale à Mcomaque, si j'admets que les livres V et YI de la Morale à Eudème en font partie ? Oui ! se répond M. Fritzsch ; car je rencontre cette théorie du plaisir qui se trouve alors répétée deux fois, au septième livre de la Morale à Nicomaque et au dixième ; et les principes de la première discussion sont contredits par ceux de la seconde. Suis-je choqué de l'ordre des matières ou de l'opposition des idées, si j'ad- mets au contraire que les livres V et VI de la JMorale à Eudème en font bien réellement partie ? Non , répond encore M. Fritzsch.

« Est-ce que je comprends bien tout ce qui est exposé dans les quatre premiers livres de la Morale à Nicomaque, si j'en retranche ensuite les livres V et VI ? Oui. Ou bien, est-ce que je puis accepter et comprendre tout ce qui est dans les trois premiers livres de la Morale à Eudème, si j'en retranche les livres V et VI ? Non.

« Est-ce que je puis me satisfaire de ce que je lis dans les trois derniers livres de la Morale à Nicomaque, sans recourir aux livres précédents? Oui. Ou bien, est-ce que

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